Entretien : les 10 signes qui prouvent votre motivation selon les recruteurs

09 janv. 2023

6min

Entretien : les 10 signes qui prouvent votre motivation selon les recruteurs
auteur.e
Paulina Jonquères d'Oriola

Journalist & Content Manager

Témoigner de sa motivation avant, pendant et après un entretien de recrutement est fondamental dans l’obtention d’un poste. Mais parce que « dire » sa motivation ne suffit pas, quels sont les signaux auxquels les recruteurs prêtent attention ?

1. Être à l’origine du premier contact

Commençons par le commencement et l’envoi de votre candidature. Pour marquer un bon point, prenez les devants ! « Être à l’origine du premier contact en appelant ou en envoyant un mail à l’issue de l’envoi de sa candidature est très apprécié », explique Jean-Pierre Touzard, recruteur au Mercato de l’emploi. Si par exemple vous candidatez via un ATS (c’est-à-dire une interface), n’hésitez pas à assortir votre candidature d’une prise de contact directe en parallèle avec le recruteur. Dans la pile de CV reçus, cela vous permettra déjà de sortir du lot. De la même façon, constater que le candidat a fait une recherche sur le profil LinkedIn du recruteur est un élément perçu positivement par ce dernier. Donc pas la peine de cliquer en mode sous-marin sur le profil de vos potentiels futurs collègues ! La curiosité est ici synonyme d’intérêt et donc gage d’une certaine motivation.

2. Personnaliser sa candidature

Pour montrer sa motivation, il est également important de personnaliser sa candidature. Si la traditionnelle lettre de motivation n’est plus toujours requise, « un mot écrit engageant et personnalisé est valorisé pour accompagner la candidature », affirme Jean-Pierre Touzard. Un bon CV demeure également central, même si vous avez un profil LinkedIn à jour. De la même façon, certains candidats n’hésitent pas à pimper leur candidature d’éléments non obligatoires. Une initiative qui permet d’aller chercher le fameux extra mile qui va marquer l’esprit du recruteur. Pierre Rigaud, Executive Manager chez Urban Linker, se souvient ainsi d’une candidate qui lui avait fourni un dossier comportant une lettre de recommandation, un tableau de ses KPI (indicateurs clés de performance) dans sa précédente entreprise et une lettre de motivation : « Je n’avais demandé aucune de ces choses et ne les ai même pas regardées en détail, mais l’effet était là. »

3. Faire ses recherches sur l’entreprise

Difficile de montrer qu’on est intéressé et motivé à l’idée de rejoindre une entreprise lorsqu’on arrive en entretien les mains dans les poches ! Pourtant nombre de candidats commettent encore cet impair malheureusement. Et pour les recruteurs, c’est un carton rouge direct. Pour Marie-Clotilde Mangé, Vice-Présidente RH & RSE de VISEO, il est effectivement essentiel que le candidat démontre qu’il a bien préparé son entretien, c’est-à-dire : « Qu’il a regardé le site corporate, les pages réseaux sociaux, communiqués de presse, les valeurs, l’ambition, contacté des personnes de son réseau qui connaissent l’entreprise, etc. » Ainsi, le candidat doit être capable de montrer qu’il s’est renseigné sur l’activité de l’entreprise, ses projets et son marché pour faire la différence.

4. Se présenter à l’heure

C’est un béaba : tous les recruteurs que nous avons interrogés insistent sur l’importance de se présenter à l’heure, idéalement avec 5 minutes d’avance. Avec la préparation de l’entretien, cela témoigne du sérieux d’un candidat. Pour Candice Capelle, Talent Acquisition Manager chez Paradox, c’est aussi une preuve de respect : « Le talent arrive à l’heure, ou prévient / s’excuse s’il a un contre-temps. Il fait aussi le maximum pour respecter le timing de l’entretien : le recruteur est peut-être un futur collègue après tout ! » Candice recommande donc aux candidats de ne pas caler de créneau d’entretien sur un moment où il y a une possibilité qu’ils soient en retard ou carrément pas disponibles. De plus, en matière de timing, il faut aussi savoir que les recruteurs apprécient la réactivité : n’attendez pas plusieurs jours pour répondre à une sollicitation de votre recruteur.

5. Faire le lien entre son parcours et le poste

Bien se préparer à un entretien témoigne de l’implication et de l’énergie que l’on met à essayer de rejoindre une entreprise. Outre le fait de s’être renseigné sur l’entreprise, il est primordial d’être bien au clair sur la fiche de poste. «Le candidat doit avoir dépassé le premier niveau de lecture “linéaire” de l’offre, c’est-à-dire qu’il ne paraphrase pas quand le recruteur lui demande ce qui l’a intéressé dans l’offre par exemple », affirme Candice Capelle, Talent Acquisition Manager. « Ce qui est en général apprécié c’est que le candidat sache parler de lui et de ses compétences en lien avec le poste à pourvoir, qu’il explique ce qu’il peut apporter à l’entreprise, à l’équipe, aux clients », renchérit Nicole Fiorentino, Responsable recrutement et gestion des carrières de Crédit Agricole Immobilier. Or, savoir se présenter en moins de 5 minutes, tout en faisant le lien avec le poste, est « la base des bases qui est complètement ratée par 95% des candidats (y compris à des niveaux C-levels + 25 ans d’expérience) », constate Candice Capelle. Alors, préparez votre pitch en amont !

À la recherche d'un job dans lequel vous développer ?

Trouvez l'entreprise qui vous correspond

6. Démontrer de la curiosité

La curiosité est une qualité plébiscitée par plusieurs de nos RH et dirigeants interviewés. Elle s’exprime quand le talent est en mesure de poser des questions pertinentes sur le poste, la boîte, l’organisation de l’équipe, les valeurs, l’évolution du secteur, et ce, avant, pendant et après les entretiens… Bref, même si c’est capital, il ne faut pas se contenter d’interroger le recruteur sur le nombre de jours de congés ou les tickets resto ! Une curiosité qui est un précieux indicateur de motivation selon François Weiler, Président d’Altair France : « On valorise souvent les gens extravertis, pleins d’énergie, d’assurance, qui disent explicitement leur motivation. Bien sûr, l’énergie, c’est positif. Mais par-delà, j’aime que les gens soient curieux des autres, des idées, des projets. » C’est pourquoi Altair privilégie les entretiens sous forme de rencontre, d’échange autour d’un café, pour jauger la personnalité du candidat, comprendre ce qu’il a envie de faire ou non, ce qui donne du sens à sa vie pro / perso, l’équilibre qu’il recherche, ce qui l’anime.

7. Témoigner d’un certain stress

Depuis toujours, le stress est perçu comme le pire ennemi chez un candidat, celui qui fait suer à grosses gouttes et répondre de travers. Pourtant, les recruteurs ont une tolérance beaucoup plus importante que ce que l’on peut imaginer vis-à-vis du stress d’un candidat. « Le stress du talent est parfois un indicateur de l’intérêt qu’il porte au poste. Loin de le juger ou le sanctionner, c’est pour moi le rôle du recruteur de mettre à l’aise le candidat. Derrière ce stress se cache potentiellement une grande motivation ! », affirme Candice Capelle. Un avis partagé par Pierre Rigaud, Executive Manager chez Urban Linker. Il va même plus loin en nous expliquant que les candidats qui vont chercher à trop minimiser leur stress ou donner des réponses qu’ils pensent être attendues vont perdre des points. Selon lui, il est tout à fait normal d’être stressé en entretien, de ne pas avoir réponse à tout, d’avoir envie de bien faire, et de vouloir trouver des atomes crochus avec son interlocuteur. « C’est pour éviter ce genre de biais que mes questions n’attendent aucune bonne ou mauvaise réponse. Lorsque je demande comment un candidat occupe son temps libre, je n’émets aucun jugement de valeur sur ses hobbies, j’attends qu’il me parle d’un sujet avec passion et naturel », explique Pierre.

8. Faire preuve d’authenticité

Pour jauger la motivation des candidats, les recruteurs misent de plus en plus sur l’écoute active et l’échange pendant l’entretien. « J’aime connaître les besoins du candidat pour mieux comprendre sa motivation (facteurs de motivation intrinsèques ou extrinsèques) », lance Amélie Favre-Guittet, CEO de Talent Management Group. Les facteurs de motivation intrinsèques sont liés à ce qui nous anime vraiment, ce qui nous fait nous lever chaque matin. Quant à la motivation extrinsèque, elle relève de facteurs extérieurs comme la rémunération, les avantages salariés. Si ces bénéfices matériels ou organisationnels vont nécessairement être scrutés par les candidats, les recruteurs cherchent avant tout à sonder les facteurs de motivation intrinsèque pour s’assurer de la pérennité de l’engagement de leur potentielle recrue. « La motivation, c’est l’engagement que l’on met au service de son job, de la mission à remplir ou de son entreprise. C’est ce qui nous donne envie, ce qui fait que le matin on apprécie de venir travailler, ou c’est le sens que l’on trouve dans son travail ou dans les missions à accomplir », renchérit Nicole Fiorentino. Et c’est donc sur ces points précis que les recruteurs vont chercher des étoiles dans les yeux des candidats !

9. Être proactif

Une fois les entretiens passés, il est encore possible de montrer sa motivation. Tout d’abord, les recruteurs apprécient grandement que les candidats les remercient pour le temps accordé, et renouvellent leur intérêt pour le poste. « La proactivité témoignera d’une grande motivation après l’entretien si la personne envoie un mail récapitulatif de l’échange, par exemple, ou confirme simplement en quelques lignes sa motivation et son intérêt en toute sincérité », affirme Pierre Rigaud. De plus, si vous avez reçu une offre ailleurs, mais que vous aimeriez plutôt vous engager avec cette entreprise, vous pouvez le stipuler à votre interlocuteur. En résumé, il ne faut pas avoir peur de relancer son recruteur pour connaître la situation de sa candidature.

10. BONUS : ne pas trop en faire

S’il est évident qu’en tant que candidat, il est important de montrer sa motivation, gare cependant à ne pas trop en faire. « Ceux qui surjouent leur motivation risquent d’apparaître empruntés ou peu authentiques », alerte François Weiler.

Dans la liste des “don’t” de nos recruteurs on retiendra :

  • Vouloir cocher toutes les cases en oubliant d’être soi
  • Être trop sûr de soi
  • Essayer d’avoir réponse à tout
  • Chercher à contacter la direction de l’entreprise
  • Appeler tous les jours pour savoir où en est le dossier

Bref, prouver sa motivation est un art subtil qui ne requiert qu’un seul ingrédient magique : l’authenticité. Si vous êtes au bon endroit, vous saurez l’exprimer avec les bons mots et les bonnes actions !

Article édité par Manuel Avenel, photo par Thomas Decamps