Paris : l’école Murat, trop vétuste pour la rentrée

Les 280 élèves des classes élémentaires de l’école Murat dans le XVIe ne pourront pas faire la rentrée dans leurs murs. Une répartition en cinq établissements est programmée.

 XVIe arrondissement. Les élèves de l’école Murat, du fait de la vétusté des locaux, va être éclatée en quatre sites.
XVIe arrondissement. Les élèves de l’école Murat, du fait de la vétusté des locaux, va être éclatée en quatre sites. LP/Eric Le Mitouard.

    L'école Murat est trop vétuste et ses douze classes de primaire – soit près de 287 élèves — seront privées, ce lundi, de rentrée des classes dans leurs murs.

    Certes le secteur, en bordure de Seine, seule école parisienne en zone inondable, n'est qu'un établissement provisoire édifié en 1950. Les locaux ont largement fait leur temps. « Mais c'est une école à taille humaine », soulignent les parents d'élèves attachés à leur école primaire divisée en classes maternelles et élémentaires, et qui accueille également un autre bâtiment provisoire, le temps que l'école Erlanger voisine soit elle-même refaite.

    Des fissures apparues dans un bâtiment

    Depuis le 15 avril, en urgence, quatre classes ont déjà été fermées après l'apparition de fissures dans un bâtiment. Patrick Bloche, adjoint de la maire de Paris en charge de l'éducation, avait aussitôt pris conscience du problème. « Un bureau d'études doit donner ses conclusions. Un glissement de terrain serait à l'origine de ces problèmes », soulignait-il à l'époque. Il a cependant fallu rapatrier 4 classes fermées dans la bibliothèque, dans la salle de musique, dans la salle d'art plastique et dans une classe de maternelle inadaptée.

    Les classes élémentaires condamnées./ LP/Eric Le Mitouard.
    Les classes élémentaires condamnées./ LP/Eric Le Mitouard. LP/Eric Le Mitouard.

    En juillet, des études poussées ont été réalisées à nouveau sur la solidité de ces petits bâtiments. Outre les fissures qui n'ont semble-t-il pas inquiété les experts, c'est la fragilité de la charpente du préau qui a davantage alerté les services du rectorat et de la Ville. « C'est par là que tous les enfants passaient chaque matin et chaque soir » décrit Valérie Charlet, ancienne mère d'élèves.

    Durant l'été, c'est donc toute la répartition des 12 classes élémentaires qu'il a alors fallu réorganiser dans l'urgence. « Pendant un temps, on a pensé investir le lycée professionnel René-Cassin. Cela permettait à tous les enfants de se retrouver dans un même lieu » souligne Valérie Charlet. C'était aussi l'idée de Danièle Giazzi, maire LR du XVIe. La levée de boucliers des professeurs du lycée pro a aussitôt bloqué le projet.

    Un an pour trouver une meilleure solution

    C'est donc en cinq lieux différents que les 12 classes de l'école élémentaire Murat vont être éclatées pour la rentrée 2019. « Ventilées », selon le mot plus délicat du cabinet de Patrick Bloche.

    Six classes vont se retrouver dans le lycée René-Cassin. « Une séparation entre les enfants et les lycéens sera assurée », signale-t-on, sauf une organisation d'échanges interâges toujours possible. Trois autres classes vont s'implanter dans l'école Afred-de-Musset, une autre dans l'école maternelle Murat, une autre encore dans le bâtiment provisoire utilisé par l'école Erlanger. Enfin, une douzième classe d'enfants ne parlant pas français trouvera place à l'école Boillot.

    Une solution plus adaptée pour la rentrée 2020

    Cette organisation dans l'urgence doit durer un an. Le recteur Gilles Pécout est venu faire la pré-rentrée ce vendredi matin, pour rassurer tout le monde. « Nous avons maintenant davantage de temps pour trouver une solution plus adaptée pour la rentrée 2020 », souligne le cabinet de Patrick Bloche. Tous les scénarios sont envisagés : travaux de consolidation, trouver un site provisoire… Mais pour reconstruire une école, il faut au moins compter deux ans…