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Yves DELAFON, Président AFRICALink : « Nos entreprises européennes doivent aussi devenir africaines ! »

12 juin 2021
Yves DELAFON, Président AFRICALink : « Nos entreprises européennes doivent aussi devenir africaines ! »
Depuis 2020, un changement profond est à l’œuvre dans les relations Europe-Afrique que l’on veut re-construire avec une « Stratégie commune » et par un « Partenariat d’égal à égal ». Mais encore faut-il que cette nouvelle donne bénéficie plus au secteur privé et associatif plutôt qu’aux États, et aux entrepreneurs et PME plutôt qu’aux grandes entreprises…

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Une contribution de Yves DELAFON
Président AFRICALink
Cofondateur et Administrateur
du Groupe Banque pour le Commerce et l’Industri
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Nous assistons, depuis quelques années, à une révision profonde de notre relation avec le continent africain. Ceci est particulièrement perceptible au niveau des États et institutions financières Internationales, mais aussi, plus lentement, par nos entreprises, nos cercles de réflexion (1) et nos opinions publiques.

Ce « changement de pied » à trois raisons essentielles : d’une part, l’acceptation du fait que l’aide et la coopération en matière de développement ont, pour le moins, montré une efficience très moyenne au cours des soixante dernières années ; d’autre part, l’arrivée de nouveaux partenaires dynamiques et décomplexés, et enfin et surtout, la prise de conscience par les élites publiques et privées africaines que l’émergence ne peut qu’être endogène, et qu’elles en sont les véritables acteurs.

L’Union européenne – Commission et États Membres – est le premier contributeur du financement du développement en Afrique, mais elle est loin d’en tirer un réel bénéfice, aussi bien en termes de reconnaissance, qu’en matière économique.

Le poids de l’histoire, comme celui du quotidien d’un vieux couple inattentif, ont largement facilité l’arrivée de nouveaux pays, conscients des ressources prodigieuses du continent comme de l’existence de marchés pour leurs produits, économes et mettant en œuvre des stratégies étatiques non contestées, souvent affranchies des considérations environnementales, sociales et politiques qui freinent et caractérisent – heureusement – les actions de l’Union Européenne.

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« Stratégie commune »
et « Partenariat d’égal à égal »

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Les politiques d’aide et de coopération de l’UE avec l’Afrique sont anciennes, multiples, voire complexes et parfois difficilement lisibles pour tout un chacun.

Elles ont toutefois pris une nouvelle orientation, précisée en 2020 avec le concept de « Stratégie commune » ayant pour axe central un « Partenariat d’égal à égal » et, enfin, l’affirmation conjointe de l’UE et de l’Union Africaine que « l’Europe et l’Afrique doivent s’affranchir de la relation donateur/bénéficiaire ».

Ce dernier point est remarquable comme marqueur d’un changement profond dans nos relations.

Au-delà des sommes concernées, considérables et/ou insuffisantes selon le point de vue, la véritable question est celle de l’efficacité d’une part, de la lisibilité d’autre part.

Parallèlement à la gouvernance, à l’environnement, à la formation, au maintien ou à la restauration de la paix, l’accompagnement et le partenariat au développement, doivent impérativement bénéficier plus directement aux acteurs sociaux et économiques, au secteur privé et associatif plutôt qu’aux institutions/États, aux entrepreneurs/PME plutôt qu’aux grandes entreprises.

C’est par la remise en cause de vieilles habitudes, et par l’innovation intelligente, que nous atteindrons les objectifs de croissance et de création d’emplois.
C’est ainsi que l’Union Européenne retrouvera la confiance des populations du continent et contribuera à la construction d’un avenir nécessairement partagé.

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Yves DELAFON sera contributeur expert au webinaire du CAPP,
le MARDI 15 JUIN de 10 h 30 à 12 h 15 (H Paris)

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RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTION : CLIQUER ICI

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Le rôle fondamental des PME

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Jusqu’à récemment, le sujet du développement de l’Afrique est resté du domaine des États et des Institutions. Nos entreprises y voyant, essentiellement d’éventuelles opportunités de financements et une certaine stabilisation/sécurisation de leurs marchés d’export/import. Sans s’y engager réellement.

Elles prennent conscience aujourd’hui, et pour les raisons évoquées plus haut, qu’il leur est impossible d’assurer leur pérennité en limitant leurs préoccupations exclusivement à l’économique. Elles intègrent de plus en plus l’enracinement local, la compréhension des cultures, l’encadrement national, la nécessité du partenariat et des associations.
Nos entreprises doivent devenir africaines !

Le rôle des PME est fondamental dans cette évolution. C’est d’ailleurs le premier objectif de la communauté transcontinentale d’entrepreneurs AFRICAlink.

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Aix/Marseille et la Région Sud,
un hub UE/Afrique en devenir

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Parallèlement à ces évolutions, il est souhaitable, nécessaire, que l’expression de la relation Afrique/Europe puisse s’exprimer et se formaliser sur un territoire identifié. Pour différentes raisons, dont la stabilité, l’organisation et les moyens financiers, cet espace doit dans un premier temps être en Europe.

Celui de l’espace méditerranéen français, autour de Marseille, a une vocation naturelle, géographique et historique, à le devenir. C’est le projet que nous portons avec l’ensemble des acteurs du secteur privé du territoire Aix/Marseille, avec des collectivités qui en mesurent maintenant l’importance.

Véritable « hub » de la relation Afrique/Europe, cette région pourra concentrer des compétences et des expériences spécifiques, accueillir les projets de développement d’entreprises d’autres parties du Monde, servir de base de déploiement vers l’Europe pour les entreprises africaines, formaliser concrètement les stratégies de partenariat et de coopération de la France et de l’Union Européenne. C’est dans cet esprit que s’inscrit le projet « Afric’agora » de la CCIMP [Chambre de commerce et d’​industrie Marseille Provence], d’une maison de l’Afrique/Europe à Marseille.

L’Afrique est un prochain moteur de la croissance mondiale. Il se met en route, avec la nécessaire participation de partenaires extérieurs. Ces derniers sont déterminés et nombreux. À nous, Européens de le comprendre. L’ignorer serait une erreur stratégique majeure, échouer le début du déclin.

1 - Pas tous ! Les 20e « Rencontres Economiques d’Aix en Provence » font cette année une impasse sur l’Afrique, malgré le thème « « Saisir l’avenir ensemble ». 380 intervenants dont…8 africains, 50 sessions sans aucune thématique africaine ! Dommage.

Site AFRICAlink :
https://www.africalink.fr/

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Webinaire du CAPP, MARDI 15 JUIN de 10 h 30 à 12 h 15 (H Paris) : « L’état de la coopération économique Europe-Afrique et comment la dynamiser »

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