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Forum Afrique CIAN/L’Opinion - Alexandre Vilgrain et Mo Ibrahim : aide au financement des entreprises et plans de relance, un double plaidoyer pour la reprise économique en Afrique

18 mars 2021
Forum Afrique CIAN/L'Opinion - Alexandre Vilgrain et Mo Ibrahim : aide au financement des entreprises et plans de relance, un double plaidoyer pour la reprise économique en Afrique
En Afrique comme en Europe, les entreprises seront la cheville ouvrière de la reprise économique : c’est sur ce constat consensuel que s’est ouvert le Forum Afrique du CIAN-L’Opinion, ce jeudi 18 mars. Mais le Président Alexandre Vilgrain, tout comme l’invité d’honneur Mo Ibrahim, n’ont pas manqué de souligner la nécessité de l’implication des pouvoirs publics.

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par Alfred MIGNOT, AfricaPresse.Paris (APP)
@alfredmignot | @africa_presse

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S’exprimant en ouverture du Forum Afrique du CIAN-L’Opinion, le Président Alexandre Vilgrain s’est montré fidèle à son habitude d’un franc parler très direct : « Le thème du Forum, c’est que le rebond viendra des entreprises. Je vais aller directement à la conclusion : le rebond ne viendra QUE des entreprises », a-t-il affirmé.
Cela ne pourra cependant se produire que « s’il y a du financement, qui ne peut exister que si les États le flèchent correctement, avec constance, pour les entrepreneurs qui veulent investir. »

« L’Afrique, a-t-il poursuivi, ne manque pas de possibilités. Elle manque simplement, souvent, d’États qui orientent correctement les projets.
Cela dit, Alexandre Vilgrain en est aussitôt venu à exprimer une vision optimiste de l’avenir :
« Nous sommes, nous sommes à l’orée d’un nouveau monde (…) qui va aussi pouvoir bénéficier à l’Afrique. »

« L’Afrique n’a pas besoin d’aide,
mais de financement »

Comme souvent, des mots nouveaux chassent les anciens et s’imposent comme les marqueurs d’une nouvelle donne, a-t-il considéré. Cela devrait être le cas avec l’expression “aide au développement”, « qu’il faudrait bannir du vocabulaire entre les gens riches et les gens qui ont besoin de financement » et parler plutôt du « financement du développement, du financement des infrastructures, du financement des entreprises et du financement des entrepreneurs.
C’est de cela que l’Afrique a besoin, elle n’a pas besoin d’aide. Elle a besoin simplement qu’il y ait un flux normal de financement pour ces entreprises et ces entrepreneurs. Voilà le plaidoyer d’un entrepreneur qui représente les entrepreneurs présents en Afrique ! »

Évoquant au terme de cette brève allocution la façon dont l’Afrique a fait face à la pandémie, le Président du CIAN a considéré que la gestion de la crise sanitaire « a plutôt été très bonne ».

Pessimiste, Mo Ibrahim plaide pour l’abandon
des droits de propriété sur les vaccins

Un avis partagé par le célèbre Mo Ibrahim, invité d’honneur. À l’exception de quelques dirigeants enfermés dans le déni – et notamment le Président de la Tanzanie, qui vient de mourir de la Covid – le Président de la célèbre fondation éponyme a estimé que « beaucoup de dirigeants africains se sont bien comportés par rapport à cette crise », Ils ont mis en place très tôt des confinements stricts, mais accompagnés parfois d’un traitement social, comme la distribution de subventions ou de bons alimentaires pour faire face aux nécessités de la vie quotidienne.

Cependant, a-t-il relevé, « on dispose en Afrique de trop peu de données statistiques fiables pour évaluer la réelle ampleur de la crise sanitaire. »

Alexandre Vilgrain, Président du CIAN, et Nicolas Beytout, Président de l’Opinion et de l’Agefi. © Capture APP

Répondant à une question de Nicolas Beytout, Président de l’Opinion et de l’Agefi, animateur de la conférence, Mo Ibrahim a considéré que 2021 « va être très dur ! Beaucoup dépendra de ce que fait le FMI. On sait que la directrice générale Kristalina Georgieva pousse beaucoup pour la mise en place rapide de fonds de tirage spéciaux, (…) j’espère que quelque chose sera fait rapidement pour soutenir l’Afrique.

Mais, a-t-il concédé, « je ne suis pas sûr que la crise se termine bientôt », car trop peu de vaccins sont livrés à l’Afrique, et l’on observe malheureusement l’affirmation d’un « nationalisme vaccinal », certains grands pays ayant commandé des vaccins en nombre supérieur jusqu’à cinq ou six fois celui de leur population…

Pourtant, a relevé Mo Ibrahim, « on ne peut pas être en sécurité si les autres êtres humains ne le sont pas. C’est un fait. Il faut donc lutter contre cette pandémie de façon mondiale. » De plus, évoquant les variants du virus, Mo Ibrahim a dit craindre que « cette troisième vague immense ne soit très mauvaise parce que les vaccins actuels pourraient ne pas être efficaces.

Ainsi Mo Ibrahim milite pour que les droits de propriété des vaccins soient abandonnés au bénéfice du domaine des biens communs. Selon lui, il faut pousser les capacités de production de vaccins pour tout le monde, et partout dans le monde. Sur ce point, Mo Ibrahim s’est félicité de la proposition d’Emmanuel Macron d’attribuer aux pays pauvres 3-4 % des stocks de vaccins des pays riches.

« Entreprises et gouvernements africains
doivent travailler de concert à la relance »

« La crise économique est très grave en Afrique », où faute de moyens, les entreprises ne bénéficient pas des aides importantes que l’on connaît aux États-Unis et en Europe (même si le déblocage de ces aides n’est pas toujours efficient, ndlr), a observé Mo Ibrahim.

Invité par Nicolas Beytout à s’adresser directement aux entrepreneurs participant au Forum Afrique du CIAN-L’Opinion, Mo Ibrahim a rapidement évoqué tout une série d’actions à engager : « J’espère que nous allons travailler ensemble pour faire avancer le développement en Afrique. L’Afrique doit rebondir. Il faut avoir une reprise verte, durable, s’écarter de la dépendance aux ressources minières ou extractives, avoir l’œil sur l’agriculture », et produire plus d’électricité, car eaucoup de pays africains en manquent (…) Il faut aussi une bonne gouvernance : ne cédez pas aux sirènes, n’acceptez pas de pots de vin ! »

Comme Alexandre Vilgrain l’avait dit en ouverture du Forum, Mo Ibrahim a lui aussi souligné la nécessité de la « mise en place rapidement de plans de relance (…) pour nous aider (…) Entreprises et gouvernements africains doivent travailler de concert à la relance » de l’activité économique.

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