Dossier #57

Six startups à suivre en 2022

Chaque année, le nombre d’aventures entrepreneuriales débutées au sein de nos écoles ne cesse de grandir, grâce à nos étudiants comme nos diplômés et Anciens. Dans chaque établissement, au sein de chaque cursus, l’entreprise occupe une place centrale. À travers les nombreux projets qu’ils ont à réaliser pendant leur scolarité, les étudiants ne manquent ainsi pas d’opportunités ni d’idées pour se muer en créateurs, en porteurs d’innovations. Les success stories ne manquant pas, nous vous proposons de découvrir six startups dont vous devriez entendre parler en 2022 et qui possèdent en elles les clés de la réussite.

Crowlingo

La surveillance multi-langue en temps réel

Crowlingo est une startup montée par Arnaud Henric (CEO), Jonaz Bouaziz (CTO) et Jérémie Zimmer (CSA), trois ingénieurs de l’EPITA (promo 2020). Leur projet initial, Neutral News, avait décroché la 3e place du prestigieux concours Microsoft Imagine Cup 2018 et avait été particulièrement remarqué à Viva Technology où il fut présenté. À l’époque, leur idée était de s’attaquer aux fakes news en s’appuyant sur une IA capable d’analyser des milliers de sources d’information pour en vérifier leur authenticité.

Aujourd’hui, Crowlingo a repositionné son offre et met en service sa propre technologie de NLP, qui s’appuie sur le deep learning, pour analyser des commentaires en ligne dans plus de 100 langues sans traductions. Une solution de veille automatique permettant à des professionnels et des institutions de disposer d’informations en temps réel présentes sur une multitude de flux (Twitter, Instragram, Facebook, presse en ligne, forums, LinkedIn, TikTok, YouTube, Google…). L’objectif de l’outil est d’obtenir un rapide aperçu de la perception d’un sujet ou d’une entité en ligne et d’identifier certaines tendances (pics de diffusion, flux de commentaires haineux/négatifs, sujets en relation,…) automatiquement, sans interaction humaine.

La société propose actuellement ses services à des partenaires prestigieux comme Orange, la RTBF ou le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Depuis le début de l’année, elle est devenue partenaire de LVMH qu’elle a rejoint dans sa Maison des Startups au sein de la Station F. Un projet ambitieux qui poursuit sûrement son développement.

JCA Project

Trois étudiants au service de
l’accompagnement digital et bien plus

C’est pendant le premier confinement que Joël Martins Batista, Anthony Poupeau (ISG Bordeaux promo 2023) et Clémence Meron jettent les premières bases de JCA Project. « En échangeant avec les commerçants, on s’est rendu compte que ces derniers avaient de véritables besoins pour pivoter vers le digital. Dans un premier temps, nous avons donc proposé aux commerces de proximité de mettre en place des plateformes de clik & collect afin qu’ils puissent continuer partiellement leur activité et développer leur propres sites Web. En parallèle, avec des institutions de Charente, nous avons développés des plateformes collaboratives pour soutenir les restaurateurs et les commerces non-essentiels. Nous avons par exemple créé une marketplace pour La Couronne (16) en centralisant tous les commerces de proximité du territoire, comme un vrai marché digital. On l’a ensuite déclinée en application. »

De ces activités, les trois étudiants ont développé leur structure, JCA Project qui s’est justement installée dans cette commune proche d’Angoulême, d’où ils continuent leurs missions d’accompagnement. La société a été affiliée au programme France Relance en tant que prestataire sélectionné par l’initiative gouvernementale France Num. Outre ses services en ligne, elle propose également des formations, du community management, des plans de communication…, soit « un accompagnement à 360° » : « Nous comptons actuellement une quarantaine de clients et nous avons élargi notre portefeuille en ne nous limitant plus aux commerces de proximité, on intervient dans des secteurs tels que l’immobilier, la technologie, le foncier, l’industrie, le bien-être… Nous sommes axés sur le B-to-B de toute la région Nouvelle-Aquitaine. »

Alors qu’ils sont encore étudiants, les trois créateurs avouent ne pas beaucoup dormir et vivre sur « un rythme effréné », entre stages, expatriations et études. Mais n’est-ce pas au fond le meilleur âge pour tenter un tel pari ? Un pari qu’ils sont en passe de gagner, puisqu’ils sont désormais cinq salariés et sous-traitent toute la partie juridique. « Notre activité devient désormais nationale : nous venons de signer des partenariats avec des agences notamment lilloises, avec lesquelles nous avons beaucoup de points communs. Nous réalisons que notre modèle est exportable partout en France. Mais avant tout, on aimerait asseoir durablement notre activité en Nouvelle-Aquitaine. Nous avons beaucoup d’autres projets, notamment logiciels, dont on ne peut pas encore vraiment parler… »

Pour les trois créateurs, JCA Project a été « un véritable moteur » qui leur a permis de créer une nouvelle structure, JCA Estate : « Suite à notre première année d’activité, nous avons décidé d’investir dans l’immobilier à Angoulême, un marché que nous connaissons très bien : nous développons des éco-résidences étudiantes. L’idée est que les étudiants y trouvent un écosystème pour s’épanouir sur le plan personnel, sociétal et professionnel. » Encore une belle idée qui ne demande qu’à grandir…. « Notre premier immeuble réhabilité comportera à terme 6 à 8 logements créés, avec des loyers ultra-modérés, des services annexes dédiés aux étudiants dont des partenariats locaux. Ce projet est rendu possible par le soutien du CIC, qui nous accompagne dans tous nos développements. Comme l’ISG Bordeaux, son équipe et ses intervenants, qui nous donnent de précieux conseils et que nous souhaitons remercier. » Des partenaires et une école fiers d’accompagner de jeunes talentueux dont la réussite, insolente et solide, est la plus belle marque de reconnaissance.

STH BIOTECH

Le cannabis au service de la santé

Actuellement incubé à Genopole, l’un des plus gros bioclusters de biotechnologies d’Europe, STH BIOTECH (pour Sativa Towards Health) est un projet qui a initialement vu le jour à Sup’Biotech lorsque Héloïse Mailhac et Naomi Kaminsky (promo 2021) étaient encore étudiantes. Leur concept ? Produire des principes actifs de cannabis de façon innovante et industrialisable afin de fournir les industries à la recherche des bénéfices tirés de la plante (antioxydants, anti-inflammatoires et neuroprotecteurs), en particulier la cosmétique, la nutraceutique et la pharmaceutique. Du projet étudiant est né STH BIOTECH en septembre 2021, dans lequel les deux étudiantes ont été rejointes par Clairia, en alternance, pour les épauler.

Ce qui fait la force de leur concept, c’est qu’il repose sur « un procédé de production qui utilise les biotechnologies végétales, détaille Héloïse. Ce processus nous garantit une production de très haute qualité, exempte de contaminant, ne dépendant pas de la saisonnalité et surtout reproductible. Par rapport à d’autres méthodes, la nôtre nous permet d’explorer l’ensemble des propriétés du cannabis, comparativement à une fermentation classique, qui ne permettra d’exploiter qu’une seule molécule à la fois. Nous pourrons ainsi proposer des extraits dont les molécules agissent en synergie. C’est un procédé durable par rapport à de grandes cultures de cannabis ou à la chimie de synthèse : 10 fois moins d’eau utilisée, 20 fois moins de surface d’exploitation et aucun résidu chimique. » Aujourd’hui, STH BIOTECH vient de mettre sur pieds une première preuve de concept sur le procédé et travaille sur un prototype d’extrait de cannabis objectivé. Pour accomplir leur ambition de « fournir les industries du bien-être et de la santé avec un produit réellement ‘clean’, traçable et authentique », elles préparent une levée de fonds pour la fin de l’année 2022.

Des bancs de l’école à la création de l’entreprise, le projet a multiplié les distinctions. STH BIOTECH est lauréat santé du programme d’accélération Gene.io de Genopole, a été 2e finaliste du prix « Start-up pour le monde d’après » de la Fondation Paris-Saclay Université et les deux entrepreneuses ont été lauréates de la catégorie Entreprendre de la Fondation AgroParisTech. Des prix qui montrent tout l’intérêt du monde industriel pour leurs recherches. Ainsi, d’après Héloïse, « avec un marché projeté à plusieurs milliards d’ici 5 ans, l’Europe sera le prochain territoire de développement pour le marché du cannabis dans le bien-être et la santé ». De quoi ouvrir de belles perspectives…

Cearitis

Le biocontrôle innovant pour sauvegarder les cultures

Cearitis est une startup imaginée par Marion Canale (Sup’Biotech promo 2019) et Solena Canale Parola (ISEG promo 2020) qui développe une solution bio-inspirée naturelle, alternative aux pesticides et insecticides, pour traiter les oliviers, en particulier la mouche de l’olive, l’un des principaux ravageurs de cette culture. Petites filles d’oléiculteurs, les deux jeunes Aixoises ont développé ce projet pendant leurs études. S’adaptant à n’importe quel type de culture, il pourrait à terme se décliner à d’autres ravageurs. Depuis deux ans, il a été récompensé de nombreuses fois pour son caractère innovant grâce à un système de biocontrôle utilisant des médiateurs chimiques attractifs et répulsifs. Début janvier, Cearitis était l’invitée du prestigieux salon CES de Las Vegas dans le cadre d’une délégation de la Région Paca de jeunes pousses issues de la Greentech.

Toujours en phase de développement, les deux créatrices envisagent commercialiser leur solution dès 2023. Et pour cause c’est un enjeu énorme car « chaque année, ce sont plus de cent espèces de mouches des fruits qui ravagent les cultures fruitières dans le monde et en particulier aux Etats-Unis. Ce sont ainsi dix milliards de pertes annuelles pour le secteur arboricole. À ce jour, 25 % des ventes annuelles des agriculteurs sont perdues chaque année à cause de la dévastation. » Alors que les recherches se poursuivent, la solution proposée par Cearitis est plus qu’attendue par de nombreux professionnels et les consommateurs, tous soucieux de voir se généraliser des solutions efficaces et respectueuses de l’environnement. À suivre…

NoD Studio

L’avenir du jeux vidéo tactique

Cofondé par Thibaut Pepin (e-artsup promo 2020), Alexis Lecluze et Gautier Debrabander alors qu’ils étaient encore étudiants, NoD Studio est une entreprise de jeux vidéo et de prestations numériques fondée en 2021. Initialement développeurs et « techniciens », les trois cofondateurs se sont rencontrés à la fac et ont ensuite été incubés à Plaine Image, ce qui leur a permis « de concrétiser leurs idées et leurs projets en quelque chose de plus professionnel ». Thibaut a ensuite effectué sa dernière année du Bachelor Animation 2D/3D à e-artsup Lille, pour se « reconvertir dans le graphisme ». Un choix judicieux qui leur a permis en 6 mois d’existence d’afficher de belles perspectives. Leur activité de conseil et de prestation numérique, notamment des sites Web et des applications, leur permet de stabiliser les ressources de l’entreprise pour pouvoir se consacrer au développement et à l’édition de jeux vidéo, free-to-play et orientés vers compétition entre joueurs. Leur premier titre, Dwarfs Fight, est un jeu de tactique en ligne qui sera commercialisé en septembre prochain sur PC et mobile dans les pays francophones : il s’agit de constituer la meilleure équipe pour des combats rapides sur un plateau ressemblant aux échecs.

Celui-ci vient de recevoir 80 000 € d’aide à la production du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) après avoir été validés par un comité de plus de 30 professionnels. « Sur le marché, c’est aujourd’hui le seul jeu de tactique compétitif qui soit ultra-rapide, explique Thibaut. Les combats durent 6 minutes en moyenne alors que des parties classiques pour ce genre de jeux durent au minimum 10 minutes et souvent au moins une heure. En outre, ces jeux ne sont pas multi-joueurs. » Plusieurs gros éditeurs de jeux s’intéressent à leur projet. En effet, Dwarfs Fight possède de nombreux atouts pour faire de ce titre une véritable innovation dans un secteur qui ne cesse de grandir. Un succès en partie lié à la scolarité de Thibaut à e-artsup : « Une très belle expérience qui m’a offert de nombreux contacts, dont certains professeurs avec qui j’ai gardé le contact et que je croise régulièrement. » Des professionnels qui ont tous les yeux rivés sur la sortie prochaine de Dwarfs Fight

EDS Store

La future boutique nantaise des sneakers addicts

« Confinés à deux dans un appartement, nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas rester là sans rien faire, expliquent Valentin Saurou (ISG Nantes promo 2022) et Ewann Thiry (promo 2025), les deux créateurs d’EDS Store. Après avoir étudiés plusieurs marchés porteurs, et nous-mêmes passionnés par les baskets, nous avons très rapidement pensé que les sneakers représentaient une énorme opportunité. Ce qui fut le cas en 2021 et encore plus en 2022. » Et pour cause, d’après eux, « c’est un marché qui représente près de 80 milliards d’euros avec une croissance annuelle qui dépasse les 70 %. Tous nos contacts pros nous confirment que ce marché explose d’année en année. » Dès 2020, les deux amis montent ainsi leur société et commencent à faire quelques « passes » : grâce à leur « grand réseau international de contacts de vendeurs et revendeurs », ils dénichent des paires de collections et les revendent, aussi bien à des particuliers que des professionnels.

Pour l’heure, la majorité de leurs transactions de se déroule via leur réseau et leur page Instagram. « Nous avons également un carnet d’adresses avec des chanteurs ou des commerçants qui veulent des modèles particuliers. » Ils sont encore en train de finaliser la conception de leur site Web. À terme, Valentin et Ewann comptent ouvrir une boutique dans l’agglomération nantaise, « mais c’est compliqué d’en parler car c’est un marché qui devient super concurrentiel ». Justement, ce qui les démarque de la concurrence, c’est qu’ils souhaitent « rendre les sneakers accessibles, à des prix accessibles, là où certains prennent des marges qui peuvent atteindre facilement 70 € sur une paire. Nous restons clairs et ne souhaitons pas nous montrer trop gourmands. »

que leur entreprise fête ses deux ans, elle a enregistré un chiffre d’affaires de 70 000 € l’année dernière. Une belle réussite, rapide et prometteuse, pour ces deux étudiants qui ont « réussi à fédérer une belle communauté à Nantes ». Surtout, ils ont réussi à faire de leur passion un métier : « Nous suivons tout ce qui se passe, toutes les nouvelles sorties. À tel point que l’on sait à combien d’exemplaires les paires sortent, par modèle et par couleur. C’est un marché de niche dans lequel nous avons su nous démarquer, en étant là au bon moment. » Et cette réussite tient beaucoup à la sympathie des deux entrepreneurs qui ont réalisé plusieurs jolis coups leur permettant de fournir en quantité certains professionnels reconnaissants à Paris et ailleurs en France. Un beau succès, en particulier pour Valentin qui a intégré l’ISG après une terminale scientifique, « sans aucune connaissance en économie, ni en comptabilité, en gestion, marketing…, bref sans aucune base », ce qui ne l’a visiblement pas empêche d’avoir rapidement rattrapé ses lacunes !

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