Pénuries de plastique, de ferraille, de bois: après le choc du Covid-19 qui a désorganisé les chaînes d’approvisionnement mondiales, de plus en plus de produits «critiques» manquent dans plusieurs secteurs industriels, notamment dans le bâtiment, entraînant des hausses de prix et freinant les chantiers. Sur l’acier et l’aluminium, celle-ci va de 50 à 80%, selon la ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher après une réunion avec les industriels mercredi.

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Viennent ensuite le plastique, le verre, le carton et le papier, avec des délais de livraison «multipliés par deux et une assez forte réduction des stocks» qui génère de «très fortes tensions» sur les emballages notamment pour l’industrie agroalimentaire française. La reprise en Chine «a entraîné un recours massif à la ferraille et une augmentation très forte de la demande. Nous faisons face à un désajustement entre la demande et l’offre», analyse la ministre, alors que le redémarrage des hauts fourneaux, arrêtés par les confinements de 2020, a pris plusieurs mois.

Déstabilisation mondiale

Les tensions sur le bois, dans un pays où la couverture forestière a doublé en deux siècles, sont plus complexes à analyser. Agnès Pannier-Runacher estime qu’il s’agit d’un problème «structurel» et réunira les acteurs du secteur lundi, avec ses homologues de l’Agriculture et du Logement, premier débouché industriel du bois. En aval, le bâtiment est «touché de plein fouet par cette déstabilisation mondiale», explique le président de sa fédération en France, Olivier Salleron. «Il y a un afflux de matériaux dirigés vers les États-Unis et la Chine, où la reprise est très forte. Ils viennent faire leur marché en Europe et ça crée des pénuries», détaille-t-il.

La situation est telle que, sur certains produits, les fournisseurs ne donnent plus ni prix, ni délais de livraison. «Le bâtiment avait réussi sa reprise, ça serait dommageable de devoir arrêter des chantiers par manque de matériaux», déplore M. Salleron. Globalement, le gouvernement compte sur le volet relocalisation du plan de relance pour «rebâtir des chaînes industrielles». De son côté, la filière béton rappelle dans un communiqué que «la disponibilité du matériau béton reste stable en raison de sa dimension locale, échappant ainsi aux tensions actuelles». Soulignant son «modèle de production quasi exclusivement locale», cette filière rappelle qu’elle ne dépend pas des aléas des importations.

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