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La banquise arctique a atteint sa deuxième superficie la plus basse jamais enregistrée

La glace de mer pointait à 3,7 millions de kilomètres carrés cet été. L’Arctique est en train d’opérer une transition vers un nouveau climat, dans lequel les extrêmes sont la norme.

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Publié le 21 septembre 2020 à 19h26, modifié le 22 septembre 2020 à 09h53

Temps de Lecture 6 min.

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Sur la banquise arctique, le 14 septembre.

C’est une nouvelle preuve que l’Arctique, sentinelle du réchauffement climatique, se dérègle toujours plus rapidement. La banquise polaire de l’hémisphère Nord a atteint sa deuxième superficie la plus basse jamais enregistrée : 3,74 millions de kilomètres carrés le 15 septembre, juste derrière le record de 2012, qui pointait à 3,4 millions de kilomètres carrés, selon le Centre national américain de données sur la neige et la glace (NSIDC). C’est seulement la deuxième fois, depuis le début des relevés satellitaires en 1979, que l’étendue de la banquise arctique plonge sous la barre des 4 millions de kilomètres carrés. Soit très loin de la moyenne de 6,3 millions de kilomètres carrés de surface de mer gelée, mesurée à la mi-septembre, entre 1981 et 2010.

« Ce fut une folle année dans le Grand Nord, avec une banquise qui a presque atteint son étendue la plus faible jamais enregistrée, des vagues de chaleur frôlant les 40 °C en Sibérie et des feux de forêt massifs, déclare dans un communiqué Mark Serreze, directeur du NSIDC. Nous nous dirigeons vers un océan arctique saisonnièrement libre de glace, et cette année est un autre clou dans le cercueil. »

La fonte de la glace de mer a été particulièrement marquée la première semaine de septembre – avec une perte de 80 000 km2 par jour, un record –, en raison d’un air chaud provenant du centre-nord de la Sibérie, où les températures étaient de 6 °C supérieures à la moyenne. Le retrait est très important dans les mers de Barents, de Kara et de Laptev, au nord de la Scandinavie et de la Russie.

Cette fonte spectaculaire s’inscrit dans une tendance lourde à la disparition de la banquise. La glace de mer – qui connaît chaque année son étendue minimum mi-septembre avant de croître jusqu’à un maximum en février-mars – fond désormais davantage l’été et se reforme moins l’hiver. Sa superficie de fin d’été a décliné de 13 % par décennie depuis 1979 et les quatorze dernières années sont toutes les moins englacées. Cette faible étendue est « sans précédent depuis au moins mille ans », écrivait le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son rapport spécial sur les océans et la cryosphère, paru en septembre 2019.

« En Arctique, l’océan agit comme une petite bombe à retardement »

« Le rayonnement solaire fait fondre la banquise en l’été, mais l’océan joue aussi un rôle, non seulement en été quand les couches de surface de l’eau se réchauffent, mais aussi, désormais, en hiver », explique Marie-Noëlle Houssais, chercheuse océanographe (CNRS) au Laboratoire d’océanographie et du climat. « En Arctique, l’océan agit comme une petite bombe à retardement : il transporte et emmagasine en profondeur une chaleur qui provient de l’Atlantique. Depuis quelques années, par des effets de mélange, elle remonte épisodiquement vers la surface de l’océan Arctique, de sorte que la glace se reforme moins vite en hiver », poursuit la spécialiste des régions polaires.

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