Analyse : conquête de marché ou qualité du produit, faut-il choisir ?

Certaines voix s'élèvent contre le décalage croissant entre le discours marketing et la qualité des produits, qui génère une frustration du client, et une dégradation de l'image de marque de l'entreprise. A les entendre, la solution de cette dégradation résiderait dans la valorisation de la qualité du produit, et non dans une course effrénée à la conquête des parts de marché. Un primat de la "culture qualité" sur la conquête des parts de marché qui dévoile la vision par ceux qui la défendent de leur environnement économique : un monde de beau et de bien, dans lequel le client est membre d'une élite, presque une secte, d'amoureux du produit. Une qualité du produit qui devient l'axe de l'argumentaire commercial. Un monde dans lequel les gains financiers de l'entreprise sont investis dans la recherche et le développement de nouveaux produits. Un monde dans lequel les collaborateurs sont les ambassadeurs du produit et de l'entreprise qui le commercialise.

Une vision qui ne tient pas toujours compte des motivations du consommateur : simplicité dans le parcours d'achat, comme en témoigne la progression du e-commerce, pour gagner du temps. Recherche d'une expérience client différente, marque d'attention à son égard. Mais aussi temporalité réduite dans la consommation du produit, comme le constate le monde de l'assurance.

D'autres mutations sont attendues.

Ainsi, Internet a bouleversé les modes de promotion des produits. Le consommateur, autrefois simple acheteur, deviendrait également prescripteur.

Il en irait de même du collaborateur, ce qui influerait sur le processus de recrutement. Le CV, autrefois roi, pourrait, à terme, devenir la porte d'entrée vers d'autres outils de communication : le blog, par exemple, témoin de son expertise, ou le profil LinkedIn, qui deviendrait pour le candidat l'équivalent du site Web pour l'entreprise.

Avec la guerre des talents qui s'annonce, le collaborateur évoluant sur un territoire géographique donné recevrait des propositions d'acteurs évoluant hors de son territoire, à la recherche de compétences pour croître et se développer hors de sa région, voire hors de ses frontières nationales. Pourtant, certains candidats aux talents étonnants pourraient rester sur le bord de la route : surdoué, multipotentiel, Haut Potentiel...ceux là éprouvent parfois le sentiment d'être écartés des procédures de recrutement, alors qu'ils pourraient accélérer le développement de l'entreprise. Alors, en 2050, tous atypiques ou tous identiques ?

Enfin, le vieillissement de la population influerait sur la demande de prestations de services dédiées. Une motivation qui préside aux mutations à l’œuvre dans les grandes surfaces alimentaires.

Pour aller plus loin

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Jean-Marc GANDY "La mort annoncée du marketing ?" - 1er septembre 2019

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